La Colombie attire par la variété de sa géographie, de sa gastronomie et de sa population. De plus, le cyclisme de compétition est largement pratiqué, croisant des cyclistes pratiquement tous les jours sur les routes principales. On sera donc habitué de voir un vélo sur la route, mais ce qui est moins habituel, est de voir un étranger sur la route. À part quelques bulles touristiques, le tourisme est plutôt un phénomène nouveau en Colombie depuis que les choses se sont tranquillisées. Les regards se tournent facilement vers soi, et les gens n’hésitent pas à vous saluer, à vous poser des milliers de questions et même arrêter leur moto en bord de route pour vous parler. La majorité de la population n’est pas concentrée que dans la région de Bogotá, la capitale, et l’on trouve des villes de tailles importantes régulièrement sur la route. Les régions sont bien distinctes de l’autre, convaincant de s’arrêter régulièrement ici et là, et au détour d’une route l’accent changera, la nourriture aura de petites différences, et on vous dira « qu’ici, c’est la meilleure région du meilleur pays ». On pourra difficilement enlever la fierté d’être Colombien à un Colombien.
Des chiffres et des lettres
Colombie
Du 21 mai au 6 juillet 2013
47 jours dont 21 à vélo
1 877 km, total à l’odomètre : 17 747 km
2 traversées de la Division Continentale
1 crevaison, 1 câble de vitesse rompu
89,39 km en moyenne par jour pédalé (39,94 par jour total)
Vitesse moyenne de 14,8 km/h
Journée la plus grande : 134 km
Journée la plus courte : 35 km
Journée la plus rapide : 20,6 km/h
Journée la plus lente : 8,4 km/h
Vitesse maximale : 67,1 km/h
Carte des routes parcourues
Quoi manger ?
Le cycliste en manque de calories sera ravi en Colombie : il pourra se régaler à manger de la friture autant qu’il le veut. Oui, d’abord, par le typique poulet qui continue depuis l’Amérique Centrale à se trouver partout, mais aussi par les délicieuses empanadas, une espèce de pâte frite en forme de demi-lune farcie de boeuf ou de poulet et de légumes. On trouve des petits kiosques un peu partout et rien de mieux pour boucher un coin et prendre une pause entre deux repas.
En Colombie, on mange beaucoup sur l’heure du midi et peu en soirée. Tellement peu que trouver un restaurant offrant un service le soir est parfois difficile. Il faut donc profiter de l’almuerzo, généralement composé d’un sancocho, une soupe bouillon où l’on retrouve des pommes de terre, du yucca ou d’étranges carottes avec un morceau d’os avec un peu de viande autour. C’est en fait les retailles de la viande servi sur le plat suivant, accompagné du célèbre riz et frijoles, et souvent une banane plantain. Avec un prix plus que raisonnable, ça ne donne pas le goût de cuisiner. S’arrêter dans un restaurant style kiosque en bord de route où sont stationnés plusieurs camionneurs est généralement gage d’un « beau-bon-pas cher ». Et ceux qui sont tannés du gruau ou du pain confiture (le beurre d’arachide est difficile à trouver!) et qui veulent doubler l’expérience, on sert à peu près la même chose pour déjeuner.
Adieu la tortilla, ça s’appelle maintenant arepa, plus épaisse, croustillante à l’extérieur et tendre à l’intérieur. Il y en a des petites et des grandes, et peut servir les grandes avec du fromage, de la viande ou todo, tout ce qui traîne autour.
Un autre plaisir de l’estomac en Colombie, ce sont les boulangeries. Un mot : variété. Autant dans le salé que dans le sucré. Je m’ennuie déjà des pan de bono et autres pains où du fromage est mélangé à la pâte. Dans les villes de bonnes taille, il y a des boulangeries à presque chaque coin de rue. Dans les plus petit villages, il faudra passer à la cafetería, qui aura moins de variété, mais où l’on trouvera aussi des empanadas.
Et je n’ai pas encore parlé du café! On appelle le café noir tinto. La première fois qu’on m’a offert un tinto, je croyais qu’on voulait m’offrir un vin rouge (vino tinto en espagnol), et j’ai été un peu surpris de voir un café arriver! Au diable le vin, ça attendra en Argentine probablement, et vive le café! Tout dépendant de la région, le sucre vient parfois par défaut, alors il faut préciser qu’on le veut sin azucar si c’est le cas.
Où dormir ?
Pays de cyclisme, on retrouve plusieurs hôtes qui pratiquent généralement ce sport sur le site de WarmShowers. CouchSurfing est aussi bien actif dans les plus grandes villes. Bien que la situation soit meilleure qu’il y a une dizaine d’année, il reste encore des zones à risques. Mieux vaut s’informer avant de camper et le faire de manière à ce que personne ne nous voit. Et en s’informant, on vous invitera peut-être! Sinon, les stations-services (bomba) offrent généralement une supervision 24 heures et après une petite discussion avec les employés, on vous laissera camper pas trop loin et utiliser les salles de bain. Une chambre d’hôtel de base peut coûter entre 7 et 11 $.
J’ai eu la chance d’être recommandé pour me faire accueillir dans une famille à Medellín, qui par la suite m’a recommandé à d’autres membres de la famille à travers le pays. Ce phénomène de boule de neige est fréquent de ce que j’ai entendu, et souvent on m’a dit : « j’ai un frère, une tante, etc. qui vit là-bas, y passes-tu? ». J’ai été franchement ébahi par la générosité, l’amabilité et l’hospitalité des Colombiens, qui rivalise avec le Costa Rica.
Routes hors Panaméricaine
La Panaméricaine est de qualité variée. En montant vers un col à flanc de montagne, il ne faut pas toujours espérer avoir une route bien large avec accotement. Cependant, la région connu sous le « Triangle du café », soit autour des villes de Manizales, Pereira et Armenia, offre des routes d’un qualité que j’ai rarement vu, ainsi que dans la Vallée du Cauca. À voir les péages, on est heureux de circuler à vélo, sinon cela couterait cher! À droite de la station de péage se trouve un mince chemin laissant passer les motos et les vélos sans payer.
Avec mes manies de vouloir quitter les routes principales de temps en temps, j’ai pu explorer sur de petites routes les montagnes entrecoupées de profondes vallées du Caldas (au nord de la ville de Manizales), où se trouvent juchés en haut des montagnes de petits villages de l’époque coloniale. Quittant Cali, j’ai continué à suivre le Cauca sur une route secondaire pour finalement monter dans les montagnes sur une route de terre. J’ai également traversé la Division Continentale après Pasto pour descendre vers le bassin amazonien, en passant par la vallée de Sidunboy en direction de la frontière avec l’Équateur. Il ne s’agit pas non plus d’une route facile, autant pour monter que pour descendre!
Ci-dessous se trouve les trois cartes de ces parcours « hors PanAm ».
Montagnes du Caldas
Cauca
Bassin amazonien