Merci. Merci à toi.

Merci. Merci à toi, merci à vous.

Merci à vous de m’avoir laissé partir en France alors que je n’étais même pas encore majeur. Cela m’a contaminé au voyage et m’a aidé à devenir la personne que je suis.

Merci à toi de m’avoir si longtemps dit : « tu vas rester petit ». Cela me permet de me dire, chaque fois que j’entreprends quelque chose, que ce n’est pas pour devenir plus grand que qui que ce soit.

Merci à vous de nous avoir offert un toit pour quelques jours. L’énergie gagnée est grâce à vous.

Merci à toi de t’être arrêté sur le bord de la route pour nous emmener à Moncton avec nos vélos endommagés. La journée s’est ainsi mieux terminée.

Merci à toi de m’y avoir fait goûter. En effet, c’est très bon.

Merci à toi d’avoir respecté les choix que j’ai faits. Cent fois j’aurais pu perdre ton amitié, mais au contraire, elle s’est renforcée.

Merci à toi de m’avoir foutu en dehors de ta voiture au beau milieu de l’Australie. Je ne me serais surement pas retrouvé dans le nord-ouest à dormir à la belle étoile avec des gens beaucoup plus extraordinaires que toi.

Merci à toi de m’avoir initié à ce boulot. L’expérience de travail s’est vite transformée en expérience de vie.

Merci à toi de m’avoir écouté, bien que je n’aie pu trouver les mots dans ta langue pour te le dire.

Merci à vous de m’avoir fait faire ce tour des Kimberley. Cela a orienté mes choix professionnels.

Merci à toi de m’avoir recommandé cette auberge de jeunesse à San Francisco suite à mon travail là-bas. Ces quelques jours de repos m’ont remis sur pied.

Merci à toi d’avoir persisté à être là. Bien que tu n’y sois plus maintenant, je serais encore plus ailleurs aujourd’hui, loin de moi aussi.

Merci à toi de m’avoir dit qu’on voulait me mettre à la porte. Ça m’a permis de me tourner avec plus de vigueur vers d’autres opportunités et de me rappeler qu’un employeur n’est pas plus fidèle que ses employés.

Merci à toi de m’avoir écrit après ton départ. Jamais nous nous serions revu.

Merci à toi de m’avoir amené dans cette librairie à New York. Ça m’a permis de mieux te connaître.

Merci à toi d’avoir été ma compatriote de classe pendant ce retour sur les bancs d’école. Ces trois années auraient été bien moins colorées.

Merci à toi de m’avoir conduit entre Québec et Montréal. J’ai pu rencontrer celle qui m’a hébergé les premiers jours à Barcelone en attendant que j’y trouve un appartement.

Merci à toi de m’avoir convaincu d’aller à l’université, alors que je n’y voyais pas pourquoi j’y mettrais les pieds. Maintenant, je comprends.

Merci à toi de ne pas trop m’en avoir voulu. Barcelone nous a forgé.

Merci à toi de m’avoir parlé dans ce cours en espagnol. Je n’arrivais pas encore à aligner trois mots, et tu m’as grandement aidé.

Merci à toi d’être resté toi-même. Pour rien au monde je n’aurais voulu que tu changes.

Merci à toi d’avoir abusé de ma naïveté en début de voyage à Istanbul. D’autres n’ont pu faire de même plus tard, grâce à toi.

Merci à toi de m’avoir hébergé. Je ne sais pas où je serais allé.

Merci à vous de m’avoir dit de vous rejoindre à Belgrade alors que j’errais en Roumanie. Ce moment et sa suite à travers les Balkans m’ont atteint au coeur.

Merci à toi de m’avoir fait découvrir ton village natal allemand, qui est aussi celui de mon père. J’ai pu lui ramener des souvenirs qu’il n’a pas eu le temps d’avoir.

Merci à toi de nous avoir donné les clés de ton appartement à Paris. Je n’aurais pu connaître cette ville sous cet angle.

Merci à toi de m’encourager dans mes projets. Tes conseils, ton écoute et tes idées m’illuminent.

Merci à toi de m’avoir rappelé pour me donner ce boulot que j’avais refusé en premier lieu. Ce n’est pas tous les jours que l’on se fait dire que c’est toi qu’il faut, et je ne réalisais pas l’ampleur de la possibilité.

Merci à toi de me laisser partir, en essayant du mieux que tu peux de me laisser croire que ça ne t’inquiète pas. Ça ne marche pas trop, mais j’apprécie.

Merci à toi de m’avoir amené dans ton monde. Tu sais que jamais je n’aurais pu le faire sans toi.

 

Merci. Merci à vous. Plus je vieillis, plus je me dis qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, qu’on ne peut pas faire confiance aux gens. Ce petit exercice d’aujourd’hui me remet pourtant les deux pieds sur terre. Je ne serais pas bien loin sans vous. Je vis par ces rencontres extraordinaires.

Que l’aventure qui s’en vient puisse continuer en ce sens.

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